Comment avoir l’air moins fatigué sans changer le regard ? 

par le Dr Alexandre Marchac

La chirurgie des paupières est différente selon que l’on traite un homme ou une femme et des progrès chirurgicaux récents permettent d’obtenir des résultats fiables, naturels, avec une convalescence rapide. Voici ce que vous devez savoir de ces nouvelles méthodes de blépharoplastie de préservation chez l’homme.

Pourquoi nos paupières changent elles avec le temps et comment les traiter?

Avec les années qui passent, nos paupières changent, ce qui a tendance à nous donner l’air fatigué, même si nous avons une bonne hygiène de vie. Ces phénomènes sont normaux, mais il vont nous affecter les uns et les autres à un rythme différent selon 3 facteurs : l’architecture osseuse du visage, l’élasticité de la peau et notre propension à avoir les yeux qui gonflent.

Plus notre os maxillaire (celui qui est situé sous l’oeil) est en arrrière de l’oeil, plus la paupière aura du mal à retenir la graisse. Plus notre peau sera fine et faiblement élastique, plus les poches sortiront précocement. Finalement, les phénomènes de gonflement / dégonflement des yeux entre le matin et le soir, répétés au cours de milliers de journées, finissent par détendre la peau comme le ventre d’une femme après des grossesses, ce qui fait sortir les poches. Ainsi, si vous avez un os maxillaire en arrière de l’oeil, une peau fine et que vous êtes très sensible des yeux, vous serez gêné dès la trentaine, alors que si vous avez hérité d’une pommette slave, d’une peau épaisse et que vous n’êtes peu ou pas gonflé le matin, vous ne serez probablement pas gêné avant vos 60 ans (Photos 1A et 1B).

Comment faire une blépharoplastie sans changer la forme des paupières ni féminiser le visage ?

On ne fait pas une blépharoplastie de la même façon chez un homme et chez une femme, et dans mon expérience, les différences ne résident pas tant dans la technique chirurgicale que dans la stratégie opératoire. En effet, les objectifs d’une blépharoplastie chez l’homme et chez la femme ne sont pas tout à fait les mêmes. Chez la femme, le regard se réduit avec le temps par l’effet de la chute de la paupière et du sourcil, elle est gênée pour se maquiller et c’est donc la paupière supérieure qui la motive le plus souvent pour consulter. Chez un homme, une chute de la paupière et un sourcil un peu bas ne sont pas forcément problématiques, car ce sont des signes de virilité. On ne les remontera que s’ils gênent la vue, mais surtout pas en leur donnant la même position que chez une femme.En revanche, chez l’homme, la priorité est aux poches de graisse et le cerne des paupières inférieures, qui donnent l’air fatigué même lorsque l’on est en pleine forme. Et c’est profondément injuste d’avoir l’air fatigué alors que l’on est en pleine forme.

Bien sûr, certaines femmes auront des poches à traiter également et certains hommes des paupières supérieures à redessiner, mais cette différence d’objectif est fondamen-tale à comprendre si l’on veut éviter de féminiser un regard masculin. Pour résumer, chez l’homme, il faut avant tout donner l’air moins fatigué, alors que chez la femme, l’objectif #1 est d’agrandir le regard qui s’est rétrécit au cours des années. Dans les deux cas, il ne faut surtout pas changer la forme des yeux (Photos 2A et 2B).

Quels sont les derniers progrès en chirurgie des paupières?

Les progrès les plus importants concernant la chirurgie des paupières se trouvent à la paupière inférieure. La blépharoplastie à l’ancienne consistait à couper la peau et le muscle pour jeter les poches et la peau en trop, ce qui modifiait souvent la forme du regard en arrondissant la paupière inférieure.

On a compris que, pour ne pas changer la forme des yeux, il ne faut surtout pas abimer le muscle de la paupière (l’orbicularis oculi), et que pour traiter le cerne, il faut transposer les poches au lieu de les jeter. C’est une technique chirurgicale appelée blépharoplastie inférieure avec transposition et qui se diffuse lentement en France. Dans mon expérience, c’est plus précis que les injections de graisse dans le cerne. On passe par la conjonctive, la zone rouge située à l’intérieur de la paupière, il n’y a pas de cicatrice visible. Les suites opératoires sont rapides, sans douleurs, avec une semaine de gonflement, comme une conjonctivite. On peut reprendre le travail au bout de 5 à 8 jours, on n’est plus du tout gêné au bout de 2 à 3 semaines, et le résultat est visible au bout de 2 mois (Figure 1).

Références

1. Jindal, K; Sarcia, M; Codner, M. Functional Considerations in Aesthetic Eyelid Surgery, Plastic and Reconstructive Surgery: Dec 2014

2. Alghoul, MS et al. Rethinking Upper Blepharoplasty: The Impact of Pretarsal Show, Plastic and Reconstructive Surgery: Dec 2020

3. Alghoul, MS et al. Getting Good Results in Cosmetic Blepharoplasty, Plastic and Reconstructive Surgery: July 2020

4. Wong, C; Mendelson, B. Extended Transconjunctival Lower Eyelid Blepharoplasty with Release of the Tear Trough Ligament and Fat Redistribution, Plastic and Reconstructive Surgery: August 2017

Dr. Alexandre Marchac : 

Le Dr Alexandre Marchac est chirurgien plasticien depuis 10 ans, spécialisé dans la prévention du vieillissement du visage. Issu d’une famille de plasticiens célèbres, il modernise sans cesse leur savoir-faire, en important les techniques les plus e caces et les plus sûres, et en les adaptant à notre envie très française de naturel.

Plus d’informations : drmarchac.com 

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